Projet Elasstic
Le BIM comme outil de conception architecturale
Programme : Conception d’un complexe multi-programmatique
Adresse : La Haye / Pays-Bas
Maîtrise d’œuvre : TNO (Pays-Bas), Fraunhofer/EMI (Allemagne), Schussler-Plan (Allemagne), Siemens (Allemagne), Arcadis (Pays-Bas), InCode (Espagne), North by Northwest (France), Uniresearch (Pays-Bas), Joubert Architecture (Pays-Bas).
Maîtrise d’ouvrage : Union Européenne
Mission : Conception
Surface : 90 000 m² env.
Calendrier : 2013-2016
www.elasstic.eu
Une initiative européenne
ELASSTIC est un projet de recherche cofinancé par l’Union Européenne dans le cadre du “7th Framework Programme.” Avec l’augmentation croissante des échelles, des hauteurs ainsi que la complexité toujours plus importante des infrastructures de grandes dimensions dans les tissus urbains, les risques liés aux catastrophes naturelles et provoquées par l’homme augmentent également. L’incidence réelle est une augmentation du nombre de victimes et de sinistres. Aujourd’hui, une nouvelle approche est nécessaire en vue d’améliorer la sécurité et la résistance des constructions de grandes échelles afin de garantir la stabilité des structures et la sécurité des utilisateurs pendant toute la durée du cycle de vie des bâtiments.
La technologie au service de l’Architecture
L’équipe formée d’architectes, d’ingénieurs, de designers et d’industriels travaillent ensemble pour la création d’un complexe multi-programmatique incluant des éléments variés tels qu’un musée, des logements, un hôtel, un théâtre ou encore des bureaux. Ce projet fictif, restant au stade de simulation, permettra d’apporter des solutions nouvelles ainsi que des améliorations techniques et architecturales. Celles-ci sont essentiellement relatives à la sécurité des personnes au sein d’un bâtiment, notamment en termes d’évacuation et de prévention des risques.
Cette équipe travaille en étroite coopération et s’appuie sur l’utilisation d’un processus particulier, le Building Information Modeling (BIM).
Le BIM / Building Information Modeling
Le « Building Information Model » (BIM) (Modèle d’information unique du bâtiment ou Maquette numérique du bâtiment) est un outil de description, d’organisation et d’échange des données de construction dans un logiciel de CAO-DAO, tout au long des phases de conception, d’étude, de construction et d’exploitation, voire de déconstruction d’un bâtiment. La maquette numérique est un modèle qui sert de référentiel à tous les intervenants (concepteurs, techniciens, gestionnaires) ; elle supporte de l’information qualitative et quantitative liée aux objets en trois dimensions et contient l’historique d’un projet de construction.
Il s’agit d’une interface permettant la collaboration et le partage d’information entre les différents intervenants sur le projet, elle facilite le travail collaboratif et répond à la logique de construction collective où les corps d’états fournissent leurs données pour une gestion du projet, de la conception jusqu’à la gestion.
Vers l’interopérabilité et la standardisation des outils
Un des avantages certain qu’offre la maquette numérique, au travers des différents logiciels qui la permettent, est la question de l’interopérabilité des données. Les données entrées dans le BIM sont décrites dans un langage commun au format IFC (Industry Foundation Classes, inventés en 1995 par l’International Alliance for Interoperability) qui facilite les échanges dans des formats exploitables par les différents acteurs de la maîtrise d’œuvre (architecture, structure, thermique, estimatif...). Les IFC donnent ainsi des indications sur la forme, les caractéristiques, les relations avec les autres objets. Les IFC sont des fichiers sources dont le format est défini par une norme internationale STEP (ISO 10303-21), ce qui leur garantit stabilité, universalité et indépendance. Grâce aux IFC, toutes les applications et logiciels de construction peuvent communiquer entre eux et exploiter une seule et même base de données de l’ouvrage en cours d’étude, de la construction à l’exploitation.
Le bâtiment 2.0
Amorcé en 1995 sous l’impulsion d’une douzaine d’entreprise du bâtiment, le BIM est aujourd’hui obligatoire aux Etats-Unis pour la construction des bâtiments fédéraux. En 2016, la Grande-Bretagne rendra elle aussi obligatoire l’utilisation de la maquette numérique pour la construction des bâtiments publics. En France, avec la récente création de l’association BIM France, les pouvoirs publics sont sollicités afin de réfléchir à la possible mise en place d’une obligation de l’utilisation de la maquette numérique pour les marchés publics.
Au mois de mars 2014, Cécile Duflot alors ministre de l'Égalité des Territoires et du Logement, était interrogée par la rédaction du Moniteur sur la question du déploiement de la maquette numérique au niveau national. Les propos de la ministre défendaient l’importance du numérique dans la construction, permettant de gagner en efficacité ainsi qu’en qualité. Un plan de marche est d’ores et déjà prévu pour la fin 2014. L’idée est de valoriser les entreprises engagées dans le bâtiment 2.0, autrement dit la maquette numérique. Selon la ministre, il s’agit d’un excellent outil de travail collaboratif permettant la création du projet de la conception à son exécution, en passant par la gestion du bâtiment. Enfin, une date a été annoncée ; progressivement l’utilisation de la maquette numérique sera rendue obligatoire dans les marchés d’Etats en 2017, induisant une possible modification de la Loi MOP à ce sujet.
Pour en savoir plus, consultez l’article PÉRENNITÉ ET RÉSILIENCE DES BÂTIMENTS.
Visuels : © ELASSTIC - THE SHOWCASE PROJECT